SCRUM, l’agilité fait (presque) tout

L’agilité a-t-elle un langage ? Un jargon ? SCRUM, sprints, cérémonies, stand up meetings, etc., à l’évidence oui. Pour autant, est-il partagé dans toutes les entreprises ? Plutôt moins que plus, à en croire Fabien ESPANET, dont la fonction chez SCC Hyperscale FR, pourrait en laisser plus d’un dubitatif. Fabien est Squad Alliance Cloud Delivery Manager.

Main avec doigt montrant un graphique virtuel circulaire scrum

L’agilité a-t-elle un langage ? Un jargon ? SCRUM, sprints, cérémonies, stand up meetings, etc., à l’évidence oui. Pour autant, est-il partagé dans toutes les entreprises ? Plutôt moins que plus, à en croire Fabien ESPANET, dont la fonction chez SCC Hyperscale FR, pourrait en laisser plus d’un dubitatif. Fabien est Squad Alliance Cloud Delivery Manager. Il est l’un des mieux placés pour nous parler concrètement et sans jargon (contrairement à ce que son titre laisse entendre) d’agilité, de méthodologie SCRUM et de gestion de projets IT.

Il existe plusieurs méthodes pour introduire de l’agilité dans le processus de conduite d’un projet (SAFe, Lean, etc.) SCC Hyperscale FR s’appuie sur SCRUM, un cadre de développement très adapté aux produits ou aux processus complexes, comme la bascule vers le cloud. SCRUM vise la productivité et échappe aux écueils traditionnels, dont le fameux effet tunnel, qui consiste à foncer tête baissée et jusqu’au bout dans une mauvaise direction.

Fabien ESPANET : C’est très courant, bien trop. En développement, naturellement, mais dans de nombreux autres cas de conduite de projet aussi. Le passage au cloud est typiquement une situation qui doit bénéficier de conseil, d’ateliers, de benchmarks et plus qu’ailleurs, d’un véritable cadre de progression. Pour un de nos clients, pour lequel nous avons déployé une stack VCF en Cloud privé, nous avons utilisé SCRUM afin de définir puis de prioriser des cas d'usages d'automatisation, les produire à chaque sprint et les mettre à disposition rapidement pour une utilisation immédiate. L’approche nous permet de nous adapter en rythme aux priorités du client qui peuvent évoluer rapidement.

On peut avoir peine à croire que le marché soit à ce point versatile. Pourtant, Fabien peut en fournir plusieurs exemples, qui ne concernent pas seulement la sphère privée d’ailleurs. Le secteur public connait aussi une très profonde transformation des usages et confronte régulièrement ses rythmes internes à des dynamiques dont il n’est pas coutumier.

Fabien ESPANET : L’un de nos clients, collectivité territoriale, nous avait fourni une liste de cas d’usage d’automatisation. C’était il y a un an. Entre temps, les besoins des agents avaient énormément évolué, certains, simplement disparu. La méthodologie agile nous a permis de réorienter les axes de travail avec les équipes de la collectivité, tout au long de l’année. Sur la base de 4ANY by SCC, notre framework personnalisable de pilotage multicloud, nous avons incorporé de nouveaux besoins métiers : listes de diffusion sur-mesure automatisées, création / suppression de comptes AD, etc. Chaque cas d’usage est évalué sur son ROI dégagé, mais peut aussi bien disparaître selon les réorganisations et la répartition des missions par département. Sans SCRUM, la collectivité aurait réceptionné des produits déjà obsolètes. C’est une situation encore trop courante pour être ignorée.

SCC Hyperscale FR étudie chaque cas d’usage, sélectionné pour son caractère prioritaire par le client, et fixe le temps requis de développement pour fournir un produit fini et exploitable à chaque fin de sprint. C’est un fonctionnement par itération, enrichissant, usage après usage, un produit initial dont l’utilisation quotidienne n’est jamais interrompue. L’approche agile a pour objectif d’amener des fonctionnalités supplémentaires au fil de la détection des besoins. C’est ce qu’on nomme la livraison continue.

Fabien ESPANET : Il y a vraiment beaucoup d’avantages à SCRUM. Outre l’évolution constante des besoins d’une organisation qui est pleinement intégrée dans cette méthodologie, la collaboration entre les équipes et au sein des équipes s’améliore sensiblement. Sans compter l’optimisation des coûts de développement et la gestion des risques, bien plus efficace grâce aux revues régulières.

SCRUM néanmoins exige une équipe 100% autonome et impliquée dans le projet. Mais qu’on ne s’y trompe pas, elle ne se compose pas uniquement des collaborateurs SCC.

Fabien ESPANET : la méthodologie SCRUM a pour objet de délivrer un produit fonctionnel au client à la fin de chaque sprint. En conséquence de quoi, les parties prenantes, en interne comme chez le prestataire, doivent être dédiés à ce projet, sans quoi la méthodologie est inapplicable. Un écart dans les pratiques SCRUM introduira des incompréhensions, en particulier dans les séquences de temps applicables. L’entreprise se projettera à long terme, dans une vision globale. Entre temps, le marché aura changé, les besoins avec lui. C’est pourquoi, en interne, donc chez le client, SCRUM doit aussi être maîtrisée.

C’est pourquoi Fabien ESPANET dispense également des transferts de connaissances SCRUM à destination des clients et intervient auprès des entreprises et des collectivités territoriales à divers titres, pour préparer la conduite d’un projet IT programmé ou simplement pour permettre aux équipes de découvrir la méthode.

Fabien ESPANET : SCRUM est une méthodologie facile à comprendre mais difficile à maîtriser. Il faut s’en imprégner et la pratiquer, beaucoup, pour réussir à la mettre en place plus largement dans une organisation. Sur une matinée, le cadre et les outils sont présentés, mais chaque formation peut être adaptée aux attentes. L’expérience montre qu’il faut 6 à 8 mois pour qu’une équipe maîtrise les concepts, les principes et les méthodes SCRUM. Chez SCC Hyperscale FR, nous privilégions les mises en situation, qui facilitent l’apprentissage. Certains de nos clients sont désormais très autonomes et nous n’intervenons plus que ponctuellement à leurs côtés.

Selon que l’organisation adopte ou non la méthodologie SCRUM en interne, l’efficacité de la collaboration est patente. Mais certains diraient qu’il y a adoption et adoption. L’agilité étant aussi une question d’organisation, elle modifie les positionnements de tous, à commencer par celui de la direction.

Fabien ESPANET :Il n’y a pas de secret. Dans les organisations qui ont adopté les méthodes agiles, le sponsoring de la direction est un tremplin indéniable pour les projets IT. Une équipe volontaire pour « faire de l’agile » ne la pratiquera dans les faits que si elle est libérée d’autres composantes. Dans toutes les entreprises dont la direction s’est montrée volontaire pour déployer une méthodologie agile dans l’organisation, je pense à certains grands constructeurs notamment, nous n’avons aucune difficulté à nous comprendre les uns les autres. Si le vocabulaire peut changer, les principes restent les mêmes.

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