L’IA, le 4ème pouvoir ?

Comment définiriez-vous l’IA ? Posez la question autour de vous, et la définition ne sera pas la même sur l’intelligence Artificielle. De l’IA tout droit sortie de Matrix (réduisant le genre humain à l’état de piles rechargeables), au chatbot kawaii renvoyant sur les FAQ, en passant par du simple traitement de données à un vaste monde de data enchevêtrée, l’IA se conjugue à tous les temps : passé, présent, futur.

Logo AI entouré de cercle lumineux sur fond sombre

La voiture autonome

Planifier un trajet, éviter les obstacles, choisir en cas d’accident de sauver un cycliste ou un piéton… la voiture 100% autonome n’est pas encore pour demain. En cause, tout l’aspect juridique et réglementaire de chaque pays. Mais c’est en bonne voie. Les derniers résultats de Tesla le confirment, ce n’est plus une voie de garage…

Les drones

La livraison par drone, Amazon en rêve, mais certainement pas notre postier. Et on le comprend. L’IA fait peur, car disruptive. Elle entraînera à terme de grands changements socioprofessionnels. Il n’y a qu’à voir comment l’industrialisation galopante a façonné les pays occidentaux, avant de laisser derrière elle de grandes friches à réhabiliter. Face à ces bouleversements, l’homme a dû s’adapter. Les services ont pris le relais sur l’industrie, et le business a continué de tourner.

Alors pourquoi l’IA séduit-elle autant ?

Comme dirait feu Descartes, tout dépend de l’utilisation dont on en fait. Rabelais de rajouter, « science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». L’IA est un formidable outil améliorant bien des métiers. Dans l’idéal, elle ne devrait pas s’imposer aux dépens de l’homme. Car l’innovation a la fâcheuse tendance à sacrifier sur son autel un bien individuel pour un bien collectif, et vice versa.

Améliorer notre zone de confort a un prix qu’on a tendance à vite oublier. Mais c’est également ce prix qui nous plonge dans une joie infinie, comme celle procurée par les performances d’un robot tondeuse. Fini les sales corvées du week-end, vous disposez enfin d’un peu de temps devant vous !

La data, l’or noir ? En réalité, c’est le temps!

L’IA, c’est au final une économie de temps. Gagner un temps précieux sur un agenda bien rempli… ça n’a pas de prix (MasterCard).

Et dans le B to B, ça marche aussi.

Trop de process tuent les process. Nous avons tous quelques cas sous le coude. Le robot tondeuse est ici un exemple qui prête à sourire (surtout ces messieurs); un peu moins les jardiniers professionnels, mis à part ceux qui ont en font leur business model. Chaque innovation a son talon d’Achille. L’homme, toutefois, change de statut, devient superviseur en s’assurant que le travail est bien fait. Mais pour combien de temps encore…

L’IA omniprésente dans la vie de tous les jours

Comme aimaient se gargariser les profs de journalisme dans les années 2000, il n’existe pas 3 pouvoirs, mais 4 !

Le 4ème pouvoir : les médias, influençaient déjà à l’époque constamment les 3 autres. Aujourd’hui, ces médias se sont spécialisés, transformés en un véritable arsenal de guerre dirigé par l’État-major des algorithmes à la traque de nos moindres besoins. L’influence du 4ème pouvoir n’a jamais été aussi forte, omnisciente, omnipotente, omniprésente. Tout comme les biais

Les biais, parlons-en…

Le concept de biais a été introduit au début des années 1970 pour expliquer certaines tendances vers des décisions irrationnelles dans le domaine économique. Depuis, une multitude de biais intervenant dans plusieurs domaines ont été identifiés.

Biais cognitif vs biais algorithmiques

Un biais cognitif se présente naturellement. Il se manifeste sous la forme de “raccourcis” pris par le cerveau. Il n’est pas nécessairement exprimé. Tandis que les biais algorithmiques proviennent des biais cognitifs des concepteurs du système, de la composition des données, et de leur complétude.

Au final, le résultat est le même, le cerveau se laisse dicter ses pensées.

Quand les biais deviennent un outil de désinformation

Les Echos titrait la semaine dernière « Facebook : l’affaire Haugen donne des ailes aux partisans de la régulation de la tech« . La lanceuse d’alerte Frances Haugen a effectivement mis le doigt sur une mécanique bien huilée, dissimulée sous l’écran de nos smartphones.

Le recours massif à l’intelligence artificielle est l’un des points soulevés par l’ingénieure et pose les bases d’une réflexion à grande échelle. Mais rendons à César ce qui est à César.

Le traitement d’images : un bel exemple de glissement

L’IA dans le traitement d’images peut faire des merveilles, mais là aussi, tout dépend de son utilisation. Traiter de vieilles photos noires et blanc en couleur, c’est super, ça permet de dépoussiérer le passé.

Effectuer un marquage automatique sur les réseaux sociaux, c’est chouette pour un Community Manager, on gagne de 5s à 15min pour une photo de groupe.

La retouche photo, c’est cool, surtout sur TikTok. Ça permet de gagner des abonnés facilement avec une bonne musique de fond.

Gommer quelques rides et quelques cernes sur des selfies, c’est super aussi, surtout pour se ressusciter après une nuit blanche.

Le souci, c’est qu’à force de gommer nos rides et d’agrandir nos yeux, on se retrouve tous avec la même tête d’extra-terrestre.

Les rides deviennent taboues, donc vieillir devient tabou (sans mauvais syllogisme). Le culte de la jeunesse et du paraître n’a jamais été aussi criant de ridicule. En témoigne chaque jour, les starlettes de la téléréalité défigurées par la chirurgie et les clichés photoIAtés; avec la pose qui va bien. (C’est cadeau!) Derrière tout ce beau verni pixellisé, se cache un vrai problème de fond : la confiance en soi exploitée pour détruire en premier… et en second pour vendre.

Souriez, vous êtes flashés

Un domaine où le traitement d’image fait des merveilles, mais qu’on aime certes un peu moins, ce sont les nouveaux radars sur la route. Un petit excès de vitesse, et hop, tout y passe : les mains sur le volant, la plaque d’immatriculation, la ceinture, la distance avec le véhicule de devant, la clope, le téléphone, et même son amant.

Tout n’est pas noir dans ce tableau. Même dans une salle obscure on peut trouver la lumière. Le cinéma l’a très vite compris. Hollywood s’enorgueillit de vivre avec son temps et abuse des images de synthèses, moyennant budget. Aujourd’hui, tous les studios cherchent à s’équiper des meilleures performances graphiques pour pousser encore plus loin le réalisme et la création. Et l’IA dans ce domaine fait vraiment des étincelles, pour notre plus grand plaisir !

En conclusion, l’IA dans le traitement d’images peut devenir super, comme super glauque. Des garde-fous doivent être positionnés pour éviter que l’image ne soit utilisée à de mauvaises fins (politique, avilissantes, fakes news…). Peut-être qu’au final, une IA analysant d’autres IA sera LA solution.

Après tout, on n’est plus à une IA près…

J’ai testé les lunettes Thinkreality A3 de Lenovo

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Photo de Frederi Mandin avec une lunette VR ThinkReality A3