Comment trouver de l’oxygène budgétaire dans la santé pour innover ?

Est-il besoin d’enfoncer le clou en rappelant le contexte financier du secteur de la santé ? Ces derniers mois ont aggravé la pression budgétaire sur des établissements déjà très endettés, conjuguant une baisse des tarifs de l’assurance maladie à un faible taux d’opérations réalisées.

Femme médecin utilisant la technologie d'impression 3D

Dans le renouvellement de l’équipement de stockage et la mise en œuvre de projets informatiques à vocation innovante, la volonté a beau s’afficher ponctuellement, le déficit plombe lourdement la capacité d’investissement du secteur. Il est temps d’opter pour de nouveaux modèles économiques adaptés aux contraintes du monde hospitalier.

Les établissements de santé, plus gros producteurs de données

Tous s’accordent sur la nécessité de financer le virage numérique. L’hospitalier français accuse beaucoup de retard sur ses pairs européens, malgré l’engagement déclaré de prendre à bras le corps l’enjeu national qu’est la transformation de notre système de soin. Or avant même de parler d’innovation en santé publique, la problématique de fond porte sur des besoins IT traditionnels toujours non satisfaits.

En explosion au sein des hôpitaux, comme partout ailleurs, la donnée autour du patient représente le sujet majeur de la décennie et pour de nombreuses années encore. Du papier à l’analogique d’abord, la santé a ensuite entrepris une certaine automatisation de ses relations avec ses partenaires. Puis, la digitalisation s’est massivement implantée. Aujourd’hui, le dossier patient et les départements d’imagerie médicale sont proches du 100 % numérique. Mais cette transformation reste incomplète puisqu’elle montre d’importantes difficultés à gérer correctement l’immense production de données qu’elle engendre. Yves Mahieu, EMEA Pursuit Leader Healthcare and Life Sciences chez Pure Storage en prend la mesure régulièrement : « Pour se faire une idée des volumes concernés, il suffit d’observer une ville de 300 000 habitants. Le plus grand pourvoyeur de données numérisées est toujours son établissement hospitalier, loin devant tout autre industrie ou service public. »

Freinés aux portes de l’innovation, les GHT s’enlisent

Le bât blesse dans le parcours de cette donnée. Une fois numérisée, la donnée doit pouvoir circuler pour qu’elle produise son utilité. Intramuros d’abord entre praticiens d’un même hôpital, puis hors des murs, conformément au processus voulu des GHT selon le suivi du patient. Enfin, l’analyse de la donnée, troisième étape du cheminement, reste pour l’heure entre les mains de spécialistes, cantonnée à la recherche. L’apprentissage machine et l’intelligence artificielle en tant que soutien technologique à la détection des pathologies n’ont pas encore pénétré les flux de travail courants. « Pour l’instant ! » insiste Yves Mahieu . « Il faut s’attendre à une accélération de l’introduction des algorithmes d’aide à l’analyse dans les pays marqués par un manque important de médecins, comme l’Inde ou la Chine, ce qui conduira à modifier nos systèmes de santé européens ».

À ce jour, l’hôpital a réussi sa numérisation mais le partage de la donnée en revanche n’a pas abouti. Quant aux modèles mathématiques, ils ne représentent qu’une éventualité lointaine dans un monde idéal de budgets gonflés. Si une enveloppe budgétaire suffisante demeure le pivot du financement de l’innovation, il faut toutefois reconnaître qu’en grande partie, le marché du stockage tel qu’il est pratiqué aujourd’hui et les stratégies vieillissantes de renouvellement du matériel contribuent à asphyxier un peu plus des établissements déjà exsangues. Dans le même temps, ce système classique empêche toute coordination technologique au niveau des groupements hospitaliers de territoire, pourtant plus avantageuse financièrement et surtout porteuse d’une organisation facilitant le passage aux étapes suivantes de transformation.

Les modèles économiques du secteur de la santé démodés, obstacle à l’harmonisation des pratiques

Qui dit données de santé, dit évidemment données à caractère personnel, donc protection spécifique, au sens de la sécurité et de la sauvegarde. « Les hôpitaux ne se tournent jamais vers les Cloud Providers américains, compte tenu du cadre réglementaire européen et des conséquences éventuelles d’un Cloud Act qui lui sont incompatibles ». Les EPS optent alors majoritairement pour une infrastructure de stockage sur site (et dans quelques cas pour des hébergeurs français agréés ou certifiés HDS, par l’Agence du Numérique en Santé). Or le fonctionnement actuel implique de renouveler matériels, logiciels et licences tous les 4 à 5 ans. Type de modèle économique qui s’est imposé avec les disques durs mécaniques fragiles et très peu évolutifs, il conditionne de nouveaux achats de manière automatique sans concertation possible avec les autres membres d’un groupement. En conséquence de quoi, chaque établissement est contraint de suivre son propre schéma directeur, mis dans l’incapacité de rejoindre le tempo attendu d’un GHT.

Or l’harmonisation IT est un préalable indispensable pour consolider le stockage, orchestrer la réussite du DPI et du parcours de soin, supprimer progressivement les différentes versions de dossiers patients et les flux de travail disparates et accompagner les praticiens dans le choix d’une solution partagée et intégrée.

Transformer le modèle économique pour libérer l’évolution de l’IT

Libérer de l’oxygène financier afin de dépasser les freins à l’aboutissement de la deuxième phase de transformation, et éventuellement entamer la troisième phase, passe par une infrastructure de stockage partagée entre établissements d’un groupement.

Pour sortir du cercle vicieux du réinvestissement indépendant tous les 5 ans, il existe aujourd’hui des formules d’abonnements sur des baies de stockage on Premise, donc sur site. Elles permettent d’attendre sereinement la mise en œuvre de l’infrastructure partagée pilotée par l’établissement support, sans retomber, une fois de plus, dans un acte d’achat astreignant. « C’est une location sur-mesure. L’hôpital ne dépense que pour la réalité de ses besoins jusqu’à pouvoir organiser la migration de ses données vers l’infrastructure partagée. C’est un véritable outil de gouvernance financière qui lève les barrières du renouvellement de matériel imposé » commente Yves Mahieu.

Première étape indispensable, elle doit cependant être complétée par une démarche concertée vers plus de simplicité d’administration et d’évolution fluide des infrastructures pour opérer des économies vraiment notables.

Réduire les coûts partout où cela est possible

La grande complexité induite par les systèmes traditionnels de stockage aboutit à des migrations dans des conditions épouvantables et des surcoûts extravagants de maintenance sur de longs mois et alimente l’inflexibilité du monde hospitalier. Certains diraient qu’il faut chercher à « cloudifier » le centre de données des hôpitaux. En d’autres termes : rendre le stockage invisible, capable d’évoluer sans rupture et sans exigence de compétences spécifiques pratiquement introuvables sur le marché du travail.

C’est le modèle d’Evergreen de Pure Storage : « Nous avons créé un abonnement à l’innovation. Nos technologies de stockage autorisent à chaud une mise à niveau automatique du matériel et des logiciels, pour suivre le rythme des besoins, en stockage et performances. Les disques flash ayant une durée de vie beaucoup plus longue que celle des disques mécaniques, de l’ordre d’une dizaine d’années, il n’est jamais requis de tout changer d’un coup, mais seulement les éléments qui l’imposent, comme les contrôleurs par exemple. Ce système permet de réaliser rapidement 30 à 40 % d’économies, réinjectables dans de nouveaux projets de transformation numérique hospitalière. »

Avec des baies de stockage performantes, consistantes et simples d’administration, et des modèles économiques qui allègent la pression budgétaire, les GHT peuvent maintenant penser leur convergence concrètement.

« Dans un contexte économique difficile, les établissements de santé doivent redoubler d’efforts et d’initiatives pour maitriser leurs coûts tout en proposant une qualité de services répondant aux exigences des utilisateurs.

Exploiter, partager, innover sont les enjeux des établissements autour de la donnée de santé.

SCC s’inscrit pleinement dans la proposition de valeur de l’offre « Pure as a Service » de notre partenaire Pure Storage.

Nous proposons cette solution aux directions informatiques des hôpitaux qui souhaitent s’affranchir des contraintes d’évolution des volumes de données qui ne sont pas toujours maitrisés dans le temps » commente Jacqueline Marie-Bianne, Responsable de la Business Unit Santé chez SCC.

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